quand le sport se met au service des enfants malades

Publié le

Avec "Rouler pour aider", un projet labellisé GCN 2024, Hugo Nicaise et Milan Hrmo, deux jeunes passionnés de cyclisme, allient défi sportif et engagement solidaire. Leur mission : récolter des fonds pour améliorer le quotidien des enfants hospitalisés à l’Hôpital Necker - Enfants malades, tout en sensibilisant le public au pouvoir fédérateur du sport.

Pouvez-vous nous présenter "Rouler pour Aider", ce projet qui a reçu le label GCN 2024 ? Quelles en sont les principales ambitions et valeurs ?

Rouler pour aider, c’est l’idée simple de réaliser un défi sportif pour une cause qui nous semble noble, celle des enfants malades. En l’occurrence, cet été, nous avons fait un tour de France à vélo en 18 jours au profit des enfants hospitalisés de l’Hôpital Necker – Enfants malades AP-HP. Cette action a permis de récolter un total de 70.523 euros de dons permettant de financer des projets d’amélioration du bien-être des enfants et des familles à l’hôpital, tels que des fauteuils-lits pour les accompagnants, des semaines d’animation thématique ou encore la décoration de services. Pour récolter ce montant, une grande campagne de sensibilisation et de collecte a été faite en amont du tour de France. A noter qu’il s’agissait de la deuxième édition du projet Rouler pour aider et le cumul de ces deux éditions nous a permis de remettre un chèque de 103 847 euros à la directrice et aux équipes de l’Hôpital Necker le 22 novembre 2024.

À travers "Rouler pour Aider", quel message souhaitez-vous transmettre au public et aux générations futures ?

Que l’on peut tous s'engager et qu'il faut s'engager que ce soit seul ou grâce à la force d’un collectif. Le sport est en ce sens un formidable espace d’union et de solidarité qu’il faut entretenir et valoriser. Et nous avons la conviction que ce sont les petites actions qui sauvent le monde et nous citons bien volontiers cette phrase : « qui sauve une vie, sauve l’humanité toute entière ». Nous espérons que de nouveaux projets de cette nature verront le jour et auront la chance d’être soutenus comme nous l’avons été.

Comment la pratique régulière d’une activité physique et sportive a-t-elle contribué à votre épanouissement personnel ?

Le sport est bon pour le corps et pour l’esprit. C’est une bouffée d’oxygène. Il est pour nous deux très important car il nous permet d’être dans une bonne forme physique et mentale. On peut le voir comme un défouloir. Mais le sport c’est surtout l’amitié et des liens assez uniques qu’on tisse avec les autres. Notre amitié s’est construite autour du vélo et s’est renforcée grâce à la dimension qu’on lui a donné.

Le sport est souvent perçu comme un outil de résilience. Pourriez-vous partager une anecdote ou un moment où cette pratique vous a aidé à surmonter une difficulté ?

Tous les jours. Imaginons une sortie de 180 kilomètres de vélo. Vous parcourez les 60 premiers kilomètres sans encombre. Mais au fur et à mesure votre état physique se dégrade et vous vous sentez de moins en moins en forme. 20, 30 kilomètres se passent, c’est très difficile de relever la tête, vous souffrez. Mais vous ne lâchez pas. Vous continuez de pédaler et d’avancer. D’un coup, au 110ème kilomètre, vous ne savez pas pourquoi, vous êtes pris d’un regain de vitalité. Vous finissez votre sortie dans une condition admirable. Vous rentrez chez vous, vous êtes heureux. Et dans cette histoire, assez classique pour tous les amateurs de sport, il y a une comparaison à faire avec notre vie. Car dans nos vies, il y a des épreuves à surmonter, des moments difficiles. Et c’est en maintenant l’effort et en sachant que derrière se trouve un horizon plus dégagé que l’on surmonte ces vicissitudes. Voilà ce que le sport nous apporte, une analogie parfaite de la vie et la force d’enjamber chaque obstacle.

Comment ce projet a-t-il influencé votre vision du rôle du sport dans la société ?

Le sport est une ressource précieuse. Il permet de fédérer. Prenons le simple exemple d’un stade. C’est peut-être l’un des seuls endroits au monde, où dans un espace si restreint, toutes les couches sociales et tous les pays du monde se retrouvent, ensemble. Le sport offre des moments suspendus, rares et précieux.

Dans notre projet, nous avons retrouvé cet esprit. Et c’était assez fort d’en être l’acteur. Il y avait une certaine émotion à l’arrivée et au départ de notre tour de France car s’étaient réunis pour nous, à chaque fois, près de 300 personnes qui nous encouragent et nous félicitent. Cela donne une force énorme.

Quels sont les prochains objectifs pour "Rouler pour Aider" après l’aventure GCN 2024 ?

Le projet Rouler pour aider s’arrête là mais d’autres formes d’engagement vont naître pour l’un et l’autre. La volonté de faire et de se rendre utile est quelque chose qui nous guidera très certainement tout au long de notre vie.